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« Un étudiant, une tablette » : la promesse qui vaut la prison

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Le 21 juillet dernier 12 jeunes ont été arrêtés pour avoir manifesté avec des pancartes réclamant entre autre, la réalisation de la promesse « un étudiant, une tablette » faite par le Président Alpha Condé lors de la campagne électorale de 2010 et de 2015. Au terme de 14 jours de détention, le Tribunal de Première Instance de Mafanco a ordonné leur libération estimant que l’accusation « d’attroupement illégal non armé pouvant troubler l’ordre public » n’est pas établie.

Cette violation du droit de manifester et l’intimidation de ces activistes intervient au moment où la plateforme www.lahidi.org repertorie toutes les promesses du Président Alpha et de son gouvernement pour reclamer leur réalisation.

La loi a été respectée par le Mouvement pour la Défense des Droits des Jeunes (MDDJ)

Le procès qui a duré deux jours a permis de rétablir les faits. Le Mouvement pour la Défense des Droits des Jeunes auquel appartiennent ces activistes a adressé, comme le prévoit la loi, une lettre d’information pour l’organisation d’une manifestation pour « conscientiser les jeunes et dénoncer leur manipulation par les politiciens ».

Les membres du mouvement entendaient appeler les jeunes guinéens à réclamer leur droit et à refuser toute l’instrumentalisation de la part des politiciens.

Aucune décision de la mairie ne s’est opposée à cette manifestation. Au contraire, le maire a plutôt conseillé au Mouvement de délocaliser la manifestation dans un espace comme une maison des jeunes ou un terrain de football. Son conseil a été respecté. Le jour J, le 21 juillet 2016, à la grande surprise des membres du MDDJ, des forces de l’ordre ont mis fin à la la manifestation et ont arrêté les manifestants. Ils ont ensuite été déposés en prison, à la Maison centrale de Conakry.

Faiblesse des éléments de l’accusation

Accusés «d’attroupement illégal non armé pouvant troubler l’ordre public», le 4 août ils ont comparu devant le tribunal de Mafanco. Le procureur a requis 3 mois de prison avec sursis pour les 12 accusés. Il leur reproche de n’avoir pas respecté le délai de déclaration d’au moins 3 jours francs avant la manifestation, d’avoir « délibérément menti aux autorités » quant au nombre de manifestants et de n’avoir pas respecté l’itinéraire mentionné dans le courrier adressé aux autorités.

Pour ces motifs, le procureur soutient que la lettre d’information que le MDDJ a adressée à la mairie n’est pas valable. Dans son réquisitoire, il ajoute également que «les messages des pancartes étaient contraires aux idéaux que les manifestants font semblant de défendre. Leurs réclamations étaient de nature à troubler l’ordre public» soutient-il.

Les avocats de la défense ont répondu qu’il n’appartient pas au procureur d’apprécier la lettre de leur client. « C’était à la mairie de Matoto d’apprécier la régularité de la lettre qu’elle a reçu. Elle l’a fait et n’a pas trouvé d’objection à la tenue de la manifestation » a affirmé Me Alsény Sylla.

L’avocat a battu en brèche tous les arguments du parquet. Il soutient que le changement d’itinéraire initialement prévu a été demandé par la mairie de Matoto. Cette proposition de la mairie a été acceptée par ses clients car ils sont de bonne foi…

Réclamer une promesse est-il un crime?

LAHIDI en tant que plateforme citoyenne de suivi et évaluation des promesses du Président et du gouvernement a suivi de près ce procès. La légèreté des éléments de l’accusation et l’appréciation des faits nous laissent croire que le MDDJ est victime d’acharnement pour avoir réclamé la réalisation de la promesse « un etudiant, une tablette » faite par le Président Alpha Condé. Réclamer aux gouvernants la réalisation des engagements qu’ils ont pris envers le peuple relève de la responsabilité citoyenne.

D’après les consultations qu’ABLOGUI – à travers LAHIDI – a menées auprès des étudiants, cette promesse figurant dans le projet de société (Programme de gouvernance 2015-2020) du Président Alpha Condé est l’une des promesses les plus attendues par les étudiants guinéen.

ABLOGUI trouve très inquiétant la détention pendant deux semaines des membres du MDDJ pour attroupement illégal alors qu’ils ont respecté la loi sur les manifestations en informant les autorités communales. C’est une violation fragrante de leur droit. ABLOGUI rappel que c’est le droit des citoyens organisés notamment en Association ou en Mouvement de demander la réalisation d’une promesse.

Cela, au nom du principe de redevabilité des gouvernants envers le peuple.

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